Publié le 4 novembre 2019
Le jeu vidéo, « une porte de sortie » pour les jeunes africains
Le jeu vidéo « est un peu une porte de sortie offerte aux jeunes africains qui n’ont jamais forcément envisagé un avenir radieux », estime Sidick Bakayoko, le fondateur ivoirien de Paradise Game, pionnier de l’E-sport en Afrique de l’Ouest, dans une interview accordée à RFI, à la 10e édition de la Paris Games Week 2019.
Le jeu vidéo « captive les jeunes et aujourd’hui d’une certaine manière, ça leur évite d’être dans la rue. Ça leur permet d’être concentrés, d’être ensemble », a affirmé M. Bakayoko, initiateur de l’Africa Corner, un espace d’environ 108 m2 qui a abrité les studios africains à ce salon français qui s’est achevé dimanche.
Le fondateur de Paradise Game assure que le jeu vidéo « permet (aux jeunes africains) de créer des liens avec leurs amis ou avec d’autres personnes un peu partout ailleurs. C’est aujourd’hui un créneau pour eux ».
Basé à Abidjan, Paradise Game cherche donc les voies et moyens pour « pousser un maximum de jeunes à s’intéresser à cette thématique-là ». « Comment pousser un maximum de décideurs à s’intéresser à la création d’emplois, notamment avec la création de studios et de jeux, en mettant en place tout un dispositif pour accompagner ces jeunes-là, pour accompagner les créateurs de contenus, pour accompagner toutes ces personnes qui ont des idées et des choses intéressantes à faire », poursuit-il.
Sur le continent, l’industrie du jeu vidéo se réveille et certaines institutions créent des programmes spécifiques pour accompagner ces jeunes notamment avec des appels à projet, se réjouit Sidick Bakayoko.
Quatorze studios issus de 8 pays africains ont présenté du 30 octobre au 03 novembre 20 créations à la Paris Games Week ou PGW. C’est la 2e année consécutive que les productions africaines s’invitent à cet événement. Conçues sur PC et pour mobiles, ces œuvres ont rehaussé l’image de l’Afrique auprès d’un public international. Souvent méconnues, ces créations s’inspirent des réalités quotidiennes, des mythologies et de la culture africaine.
« Le jeu vidéo est vraiment un canal pour raconter des histoires. On pense qu’aujourd’hui toute cette jeunesse africaine a besoin d’apprendre des choses nouvelles. Elle a besoin elle même de connaître un peu son passé, de connaître elle-même sa culture, de savoir un peu où elle va et de pouvoir se projeter. Pour nous, c’est vraiment quelque chose d’assez intéressant », a-t-il conclu.
Du 22 au 24 novembre, les geeks d’Afrique et les acteurs de l’industrie du jeu vidéo se retrouveront à Abidjan pour le Festival de l’Électronique et du Jeu vidéo d’Abidjan (FEJA). Cette initiative de Paradise Game vise à vulgariser le jeu vidéo et à fédérer les communautés de gamers.
Jacob Djossou